Le hérisson : un ambassadeur de la biodiversité menacé !

Le hérisson, cet animal qui nous semble pourtant si familier, est en danger d’extinction. S’il est difficile de recenser ce petit mammifère armé de piques, le dernier rapport du WWF sur l’état de la biodiversité alerte : au cours des 25 dernières années, l’effectif de hérissons aurait chuté de 40% en ville de Zurich ! Christina Meissner, fondatrice du centre SOS Hérissons à Genève, lutte pour préserver cette espèce. Interview.
Visite chez « SOS Hérissons »Genève/ © KELSA

Christina Meissner, que représente cet animal à vos yeux ?

Le hérisson est l’ambassadeur de la biodiversité par excellence. Personne ne sait ce qu’est la biodiversité, et pourtant tout le monde souhaite la préserver. Il est l’un des rares mammifères sauvages acceptant volontiers de nous côtoyer (à condition d’avoir un jardin). Avec lui, nous sommes face à face avec la biodiversité. Ce que nous pouvons faire pour le hérisson, tous les animaux en bénéficieront et donc la biodiversité aussi.

Christina Meissner, fondatrice du centre de soin SOS Hérissons Genève / © Kelsa

Apercevoir un hérisson au bord de la route par exemple ; est-ce une situation normale ?

Si nous voyons un hérisson au bord de la route ou ailleurs en plein jour, c’est mauvais signe ! Parce que le hérisson est un animal nocturne… s’il sort en plein jour, il va contre son instinct, et il y va, car il a froid. S’il a froid, c’est qu’il est malade, amaigri ou blessé. Dans un premier temps, nous pouvons l’aider, en le mettant dans une caisse avec une bouillotte (même improvisée avec une bouteille d’eau chaude) dans un lieu à l’intérieur si possible. Je conseille ensuite de contacter un centre de soins, car il est vrai que ce n’est pas toujours évident de s’en occuper soi-même. Cela vaut pour les hérissons trouvés en plein jour, quelle que soit la période de l’année.

Que pouvons-nous faire pour l’aider à affronter l’hiver ?

 À l’automne, le hérisson a besoin de trouver un gîte pour pouvoir hiberner. C’est pourquoi il ne faut pas évacuer les feuilles mortes ; bien au contraire, celles-ci servent de nourriture pour la faune sauvage, car elles regorgent de vers et d’insectes. L’idéal serait de les mettre en tas ou sous une haie. En se décomposant, elles formeront le meilleur engrais naturel que vous puissiez trouver pour les platebandes et elles représenteront aussi un excellent gîte pour le hérisson. Il est utile de préserver également les herbes sèches, car elles sont des supports hivernaux pour les insectes, leur permettant de boucler leur cycle de vie (larve, cocon, etc.). Les insectes qui, je le rappelle, sont à la base de la chaine alimentaire. 

L’hibernation chez le hérisson est une stratégie de survie et non une obligation !

Christina Meissner, Fondatrice du centre de soins SOS Hérissons

Combien de temps dure l’hibernation ?

L’hibernation chez le hérisson est une stratégie de survie et non une obligation ! S’il ne trouve pas de nourriture, il peut très bien estiver (hiberner en été). À l’inverse, s’il trouve de la nourriture, le hérisson n’a pas de véritables raisons d’hiberner. Il ne s’agit donc pas d’une hibernation continue (fin octobre à fin mars). C’est pour cela qu’il est bien de laisser un peu de nourriture (Pâtée et/ou croquettes pour chat + eau) car celui-ci va se réveiller plusieurs fois en fonction des températures pour éliminer ses toxines. Le poids minimum pour un hérisson devrait être de 500 g en septembre, de 600 g en octobre et de 700 g en novembre.

Site internet de Christina Meissner/SOS Hérissons : www.christinameissner.com/nature/sos-herissons/